Nouveau projet de mosquée à Villejuif

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Deux propositions ont déjà été refusées, en 2008 et 2013, faute d'accord sur le lieu. Une première concertation a eu lieu avec les habitants.

Depuis bientôt dix ans, l'association des musulmans de Villejuif (AMV) tente de construire une mosquée dans une ville qui compte une importante population musulmane. En 2008, la municipalité a créé une commission réunissant toutes les sensibilités politiques pour décider de l'accueil d'un lieu de culte dans la ville. La réponse est oui, à l'unanimité. Problème : impossible de se mettre d'accord sur une localisation. Les deux projets initiaux prévoyaient l'installation près de l'église copte de Villejuif. Pour le premier, de nombreux recours avaient découragé Vinci, le promoteur de l'époque. qui fait encore l'objet d'une affaire en contentieux en attendant la décision du Conseil d'Etat. Le second projet était situé sur l'ancien site de la gendarmerie. Propriété du Conseil général du Val-de-Marne, le terrain a été cédé à la ville en 2013 contre un équivalent en logements neufs d'un montant de 2,1 millions d'euros. La municipalité communiste de l'époque autorise la location du terrain à l'AMV via un bail de 99 ans pour un loyer annuel de un euro symbolique. L'ancienne maire, Claudine Cordillot, promet alors d'avancer les frais de démolition de la caserne, estimés à 250.000 euros. Le changement de majorité aux municipales de 2014 remet en cause l'accord. Le nouvel élu, Franck Le Bohellec (LR), refuse de démolir l'ancienne caserne abritant dix appartements de 70 m2 «  qui pourraient servir d'hébergements d'urgence », justifie-t-on à la mairie.

Première concertation

L'équipe municipale propose aujourd'hui un nouveau terrain, avenue de Paris, qui ne fait toujours pas l'unanimité. L'AMV a présenté aux habitants les plans du « centre cultuel et culturel » en février. Sur cinq étages, le bâtiment s'étendrait sur 3.000 mètres carrés dont un tiers dédié au culte et deux tiers aux activités culturelles. L'architecture, d'inspiration contemporaine, sera proche du MuCEM, à Marseille, et de l'Institut du monde arabe (IMA), à Paris. Dans le détail, le lieu sera composé d'une salle de prière pour les hommes de 500 mètres carrés et de 250 pour les femmes. Un restaurant-salon de thé s'ouvrira sur un patio intérieur de 300 mètres carrés. Une bibliothèque, une salle de conférence et une salle polyvalente pour des cours d'arabe et de soutien scolaire sont au programme. «  Il n'est pas question d'école coranique », martèle Mohamed Khodja, président de l'association. L'AMV désirait un lieu proche des transports en commun afin de réduire le stationnement automobile qui inquiète les riverains. Proche de la ligne 7 et du futur tramway du Grand Paris Express, les conditions sont réunies. Les estimations évoquent une fréquentation quotidienne d'une centaine de personnes, 500 à 800 pour la grande prière du vendredi. Le projet devrait coûter 3 millions d'euros, la moitié financée par des dons, le reste par les aides de la Mosquée de Paris et des emprunts bancaires.

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